Au cours des dernières années, une expression s’est installée dans le lexique de la transition énergétique, jusqu’à intégrer le langage courant : le mix énergétique. De quoi s’agit-il ? Que recouvre cette notion ? Et quelles sont les particularités du mix français ? Eléments de réponse… 

 

Pour chauffer ses bâtiments, faire tourner ses usines, remplir le réservoir de ses voitures, éclairer ses routes, bref, pour répondre à ses besoins énergétiques, un pays utilise différentes énergies, dites primaires et secondaires. Les énergies primaires peuvent elles-mêmes servir à produire de nouvelles formes d’énergie, comme de la chaleur, qui sont alors dites « secondaires ». Sa définition courante intègre à la fois les énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel sous toutes ses formes) mais aussi l’uranium et les énergies renouvelables telles que l’éolien, le solaire, la géothermie, l’énergie hydraulique ou la biomasse. L’expression mix énergétique désigne l’ensemble des énergies primaires consommées par un pays pour répondre à ses besoins. Il est important de distinguer le mix énergétique du mix électrique, plus spécialisé, qui ne comprend que les énergies consommées pour produire de l’électricité et rien d’autre. Le mix énergétique, lui, couvre l’intégralité de la consommation d’énergie d’un pays, incluant également les transports et le chauffage, par exemple. 

 

La carte d’identité énergétique d’un pays

 

Le mix énergétique de la France, en 2020, se composait de 40 % de nucléaire, 28,1 % de pétrole, 15,8 % de gaz naturel et 12,9 % d’énergies renouvelables, ces dernières ayant progressé de 5 points en 10 ans (8,3 % en 2010). En fort déclin depuis plusieurs décennies, le charbon ne représente plus que 2,5 % du total. Il est à noter que 2020 était une année particulière, qui a vu la consommation d’énergie primaire baisser globalement de 8,3 % en raison de la crise du Covid, et du ralentissement économique qui en est résulté. 

Le mix énergétique est un peu la carte d’identité énergétique d’un pays. D’un coup d’œil, on peut en tirer des enseignements sur son histoire, sa géographie, ses investissements, la disponibilité des ressources naturelles ou ses contraintes géopolitiques. En France, par exemple, le poids du nucléaire résulte d’un vaste programme lancé à la fin des années 1970, afin de préserver l’indépendance énergétique du pays, ébranlée par les différents chocs pétroliers. Beaucoup plus rétive vis-à-vis de l’atome, l’Allemagne, de son côté, a décidé il y a quelques années de fermer ses centrales nucléaires et de compenser par du charbon, en attendant que les énergies renouvelables soient suffisamment développées pour prendre le relais. 

Quoi qu’il en soit, le mix énergétique évolue d’année en année. Sa composition dépend du cours des matières premières, de l’état des infrastructures, des engagements en matière de réchauffement climatique et des aléas géopolitiques. En France, la contribution des énergies renouvelables devrait ainsi atteindre 30 % du mix énergétique d’ici 2030 pour répondre aux objectifs de la loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte. En revanche, à court terme, la part du nucléaire devrait baisser en raison de l’indisponibilité technique d’une partie du parc. Conformément aux objectifs des différentes COPs, la plupart des pays du monde essaient de réduire la part des énergies carbonée dans leur mix national.