[Série 3/6] Mobilité et véhicule électrique dans le bâtiment intelligent

Les nouveaux usages se développent dans le bâtiment, à l’image de l’intégration des infrastructures de recharge pour véhicules électriques ou de la production d’électricité photovoltaïque. La combinaison de ces deux technologies est un atout pour décarboner la mobilité, en utilisant une électricité produite localement. L’ajout du stockage stationnaire, raccordé à l’installation, présente des cas d’usages intéressants.

La réduction des consommations du bâtiment est une priorité absolue qui s’accompagne du développement de nouveaux usages électriques, notamment les véhicules et leurs infrastructures de recharge (IRVE). La Commission européenne encourage le développement de ces nouvelles technologies, notamment la mobilité électrique, avec l’interdiction de la vente de nouvelles voitures thermiques en 2035. Cette mesure, partie intégrante du Green Deal Européen, vise à contribuer à la neutralité carbone de l’Europe en 2050. 

 

Préparer l’arrivée des nouveaux usages


Ces nouveaux usages impliquent une augmentation très importante de la demande en électricité dans les années à venir. Il est donc essentiel de réduire drastiquement les consommations du bâtiment, qui représentent actuellement 43 % de l’énergie finale consommée en France et 40 % à l’échelle de l’Europe. Le gisement est donc colossal : le bâtiment est le point d’entrée le plus aisé pour réaliser des gains rapides, notamment par la mise en œuvre de solutions de gestion de l’énergie, ou pour produire une électricité décarbonée, par l’intégration d’une installation photovoltaïque.

 

Impact de l’arrivée d’une IRVE sur les consommations


L’arrivée du véhicule électrique dans le bâtiment n’est pas sans impact sur l’installation électrique, avec une forte augmentation de la quantité d’énergie consommée. Selon une étude d’Enedis portant sur les habitudes de recharge des usagers de véhicules électriques, 92 % des possesseurs habitent en maison individuelle, 8 % en résidence collective et 85 % de la recharge se fait à domicile. Cela représente, selon une enquête réalisée par l’installateur de bornes ChargeGuru auprès de 70 foyers équipés, une augmentation moyenne de 21 % de la quantité d’électricité consommée par le foyer.

 

Véhicule électrique et production photovoltaïque, la combinaison gagnante


Le développement des technologies de recharge et plus particulièrement la bidirectionnalité des batteries, le V2B (Vehicle2Building) permet au véhicule électrique, branché à sa borne de recharge, de servir de batterie pour le bâtiment. L’énergie produite par les panneaux photovoltaïques la journée est fléchée, selon le besoin, soit directement vers le bâtiment, soit dans la batterie du véhicule électrique, soit dans une solution de stockage stationnaire intégrée au bâtiment dans des armoires. Cette électricité peut alors être restituée le soir, d’abord depuis l’armoire de stockage, puis depuis le véhicule. Si la batterie du véhicule a été sollicitée, elle peut alors réaliser son complément de charge la nuit, lorsque l’électricité est la moins chère. 

Pour optimiser le fonctionnement de l’installation, un Energy Management System (EMS) est indispensable, car le logiciel envoie automatiquement l’énergie produite par les panneaux photovoltaïques au bon endroit, qu’il s’agisse du bâtiment, du véhicule ou de l’armoire batterie. Une solution qui permet de décaler les consommations vis-à-vis de la production photovoltaïque, et d’utiliser ainsi la totalité de l’électricité produite. 

À l’échelle du réseau, le développement du véhicule électrique peut représenter une opportunité, car la multiplication du nombre de véhicules permet, à l’échelle, de proposer une solution de stockage importante pour soulager le système électrique lors des pics de consommation. On parle alors de V2G (Vehicle2Grid). Un atout sachant que la production d’énergies renouvelables intermittentes se développe sur le réseau.