[Série 2/6] Performance énergétique : faire plus avec moins

La performance énergétique est devenue un enjeu économique majeur pour les entreprises, mais aussi pour les particuliers, qui ont vu le coût de leur consommation d’énergie augmenter fortement en l’espace de quelques mois. Rénover les installations existantes permet à la fois d’améliorer leur performance énergétique et d’apporter du confort aux usagers.

 

Au plus fort de la crise, les prix du marché de gros de l’électricité en France ont dépassé les 550 €/MWh en septembre 2022, contre 55 €/MWh en décembre 2021. Une variation équivalente à celle de la moyenne européenne, avec une multiplication des prix par 10 en l’espace de 9 mois à peine, selon les chiffres de l’IFP Energies Nouvelles, institut spécialisé dans la recherche et la formation dans l’énergie, le transport et l’environnement. Développer les sources renouvelables ainsi que le nucléaire et économiser l’énergie sont donc devenus deux enjeux centraux pour augmenter l’indépendance énergétique de l’Europe et limiter la hausse des prix. Depuis, une baisse des prix importante a été observée, mais ils restent en moyenne deux fois supérieurs aux tarifs d’avant crise, à 115 €/MWh en France et 174 €/MWh en Europe, selon les chiffres de la Commission européenne.

Au-delà de la sobriété, qui consiste à réduire strictement ses consommations, améliorer la performance énergétique des installations revêt un double avantage : consommer moins sans réduire le confort des usagers, voire en l’améliorant. En effet, en rénovant les installations actuelles et en y ajoutant des solutions de gestion, il est possible de piloter le besoin énergétique plus finement, tout en intégrant de nouveaux services. Un exemple simple : pour les professionnels, l’installation d’une GTB (Gestion Technique des Bâtiments) dans les bâtiments tertiaires permet de piloter les usages selon la présence dans le bâtiment et dans chacune des pièces. Si la pièce est utilisée ponctuellement, à l’image d’une salle de réunion, il est possible de chauffer, de ventiler et d’éclairer seulement en cas d’occupation prévue, dans le logiciel de réservation de salles par exemple. Pour les particuliers, l’installation de têtes thermostatiques sur les radiateurs permet de maintenir la température souhaitée, et l’ajout de scénarios de chauffage permet de réduire son intensité la journée lorsque le logement est vide et de l’augmenter en fin d’après-midi, avant l’arrivée des habitants. 

 

La digitalisation des installations électriques couplée à la mise en œuvre de solutions de pilotage permet donc un gain en efficacité bienvenu, sans pour autant réduire le confort des occupants. La réglementation française, pionnière à l’échelle européenne et mondiale, se focalise aujourd’hui sur ces aspects, au travers du décret BACS (Building Automation & Control Systems) pour les bâtiments tertiaires et du décret imposant le pilotage du chauffage dans les logements.