Maison bioclimatique, mode d’emploi
Chauffer sa maison grâce aux atouts offerts par la nature plutôt qu’en utilisant une énergie carbonée, tel est le principe de la maison bioclimatique. Une solution qui conjugue respect de l’environnement… et confort des habitants.
La maison bioclimatique n’est ni une norme ni un label. Même si on retrouve beaucoup de ses principes dans la nouvelle réglementation RE2020, elle s’inscrit plutôt dans une philosophie d’habitat écologique : fonder la consommation énergétique d’une maison sur les ressources issues de son environnement, à commencer par le soleil et l’air ambiant. Une bonne partie du concept repose sur le bon sens : après tout, nos ancêtres ont longtemps bâti des maisons bioclimatiques sans le savoir ! « Les larges murs en pierre des maisons anciennes possèdent une capacité d’inertie thermique qui permet de restituer la chaleur l’hiver et de conserver la fraîcheur l’été ! » remarque Baptiste Souchet, directeur des ventes de Maisons Privat, société qui a construit en Vendée un pavillon témoin bioclimatique à énergie positive.
Choisir un terrain bien orienté
Le caractère bioclimatique d’une maison se joue dès le choix du terrain. Afin de bénéficier d’un maximum d’ensoleillement dans les pièces à vivre, on évitera les terrains orientés au nord, ou ceux situés à proximité d’une forêt ou d’un mur haut, qui projetteraient un voile d’ombre sur la façade. Autre critère à prendre en compte : le plan général de l’habitation, qui doit privilégier la compacité. L’objectif : minimiser le rapport entre la surface habitable et la superficie des parois extérieures. « Concrètement, à surface égale, une construction sur deux niveaux sera plus “bioclimatique” qu’une maison de plain-pied, souligne Baptiste Souchet. Le toit d’une maison sur deux étages aura une superficie réduite, limitant ainsi les pertes thermiques. »
Les pièces techniques au nord
Une fois ces premiers jalons posés, quid de la disposition des autres pièces ? Pour les chambres, on privilégiera une implantation à l’est, où elles jouiront de la lumière le matin, sans les inconvénients d’une trop forte exposition au soleil. Toutes les pièces techniques, traditionnellement non chauffées – garage, cellier, buanderie – trouvent naturellement leur place au nord. Dans une telle maison, c’est donc le soleil qui fournit l’essentiel des calories nécessaires au confort. À condition que l’isolation soit performante, comme c’est le cas pour les constructions récentes. « Depuis la réglementation RT2012, la somme de toutes les fuites thermiques d’une maison neuve ne doit pas excéder la taille d’une carte bancaire, souligne Baptiste Souchet. Dans certaines maisons, l’isolation atteint une performance telle qu’une partie du chauffage provient directement des occupants du logement, sachant qu’un être humain dégage entre 80 et 100 W », l’équivalent d’une ampoule électrique classique.
Vers la maison à énergie positive
Revers de la médaille : le risque de surchauffe en été. Il est donc recommandé d’équiper les vitrages orientés au sud de débords ou de brise-soleil, qui laisseront passer la lumière tout en stoppant le rayonnement excédentaire. Des arbres peuvent aussi contribuer à tempérer les ardeurs du soleil, à condition qu’il s’agisse d’essences à feuillage non persistant, laissant passer la lumière en toute saison.
Conçu selon ces principes et doté d’un bon système d’aération, le logement a tout pour devenir très économe en énergie. Et si on y implante des panneaux photovoltaïques, il peut même en produire davantage qu’il n’en consomme ! On parle alors de maison à énergie positive. De quoi pousser le curseur écologique encore un peu plus loin.