La logistique innove pour répondre aux enjeux de durabilité

Les activités logistiques sont responsables de 8 % des émissions mondiales de CO2. Avec près de 3 000 colis expédiés chaque seconde dans le monde, identifier et déployer des solutions capables d’assurer leur distribution et leur retrait tout en limitant l’impact environnemental de la livraison constitue donc un enjeu de premier plan.

 

Des casiers connectés pour optimiser les retraits

 

Les solutions d’automatisation sont des leviers qui ont d’ores et déjà fait leur preuve pour optimiser au maximum les déplacements des professionnels du BTP, souvent confrontés à des urgences en matière d’approvisionnement sur les chantiers. En privilégiant les commandes à distance et le recours à l’e-commerce, les professionnels ont trouvé un moyen de répondre à leurs besoins de flexibilité. Mais comment faciliter le retrait des commandes tout en garantissant leur disponibilité immédiate ?

A chaque problème, sa solution. Pour apporter plus de souplesse dans le retrait des commandes des professionnels, Rexel a lancé en 2021, pour Paris et sa petite couronne, un centre de distribution de proximité innovant d’environ 500m2 où 22 robots s’activent pour préparer les commandes. Faisant partie des services R+ proposés par Rexel, cette plateforme de préparation des commandes robotisée traite plus de 20 000 références, mises ensuite à disposition des clients à tout moment dans une centaine de casiers connectés. Concrètement, le client est informé par message de la disponibilité et de la préparation de sa commande. Entièrement sécurisés, les casiers s’ouvrent à l’aide d’un QR code unique et sécurisé pour chaque commande. Par ailleurs, le client peut bénéficier d’une livraison – effectuée à vélo ou à l’aide de camions roulant au gaz naturel – directement sur son site en moins de deux heures en région parisienne ; et si la commande est passée avant midi, elle a lieu le jour même. Un gage d’écologie, de rapidité et d’efficacité, notamment en cas d’urgence ou de dépannage.

En vue de limiter son empreinte carbone, Rexel a également mis à disposition de ses clients des points de livraison plus proches avec des casiers pour permettre à ses clients de commander leur matériel en ligne ou par téléphone, et de choisir un lieu de mise à disposition au plus près de leur chantier. Les « Rexel Box » (casiers connectés) sont ainsi accessibles 24h/24 dans l’un des huit quais de chargement ouverts aux professionnels ainsi que dans des parkings partenaires en région parisienne.

 

Vers des livraisons à faibles émissions polluantes

 

Les livraisons en vélo-cargo

A l’instar de nombreuses villes, Paris cumule les problèmes de congestion et, de ce fait, de pollution. Facteur aggravant : les livraisons dans la ville Lumière seraient responsables de 15 à 20 % du trafic urbain et de 25 % des émissions de CO2. Pour accompagner la croissance des livraisons très rapides, notamment dans les zones urbaines denses, le gouvernement compte sur le déploiement d’un plan national en faveur de la cyclologistique. Les vélos-cargo triporteurs qui possèdent une caisse de 1 500 litres émettent 85 % de CO2 en moins par rapport à un véhicule thermique ayant une capacité similaire. La ville de Paris a ainsi testé avec la plateforme de livraison Stuart, filiale de La Poste, un entrepôt mobile destiné à répartir sa cargaison de colis entre différents livreurs équipés de vélos à remorque. L’expérimentation, qui a démarré en avril 2021 pour une durée de six mois, a permis de décongestionner les rues tout en limitant les émissions de CO2 et en réduisant les nuisances sonores. En plus de cette initiative, la capitale a également annoncé modifier son propre mode de fonctionnement interne : elle prévoit ainsi de prioriser les achats locaux dans sa commande publique, décarboner sa flotte de véhicules au profit de l’électrique et de l’hydrogène, et diminuer les flux routiers provoqués par ses chantiers.

 

Les livraisons en camion à hydrogène

La livraison à plus grande échelle donne également du grain à moudre aux acteurs du monde du transport de marchandises qui souhaitent décarboner leurs services de logistique. C’est dans cette perspective que la jeune pousse française Hyliko a développé des camions à hydrogène à bilan négatif. L’hydrogène est produit sur le site de la station à partir de la décomposition chimique à haute température de déchets verts (pyrolyse) provenant de moins de 100 kilomètres à la ronde. Résultat, l’hydrogène n’émet pas de CO2 et son emploi évite 1,5 kg de CO2 par km parcouru, puisque sans cette transformation en hydrogène, les déchets verts auraient rejeté des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. D’ici 2030, la start-up espère décarboner 1,5 million de tonnes de CO2 par an et 10 % du marché européen des poids lourds hydrogène, soit environ 15 000 poids lourds et une centaine de stations de distribution.

 

Les livraisons en drone

Les drones de livraison, encore à un stade embryonnaire, pourraient fournir une option plus durable aux modes de transport traditionnels. Le Royaume-Uni a d’ailleurs vu naître cette année le premier aéroport pour drones de livraison au monde. Le vertiport, baptisé Air-One, prévoit d’autres démonstrations au Royaume-Uni et ailleurs dans les mois à venir avec un objectif de 200 sites à travers le monde. A titre symbolique, le vol inaugural a fait s’élever un colis de douze kilos depuis l’aire de lancement. Un premier vol prometteur donc, présenté comme ouvrant une nouvelle ère du transport aérien.

Ce mode de transport aérien, alimenté par des piles à combustible à hydrogène, apporte sans conteste des alternatives à la problématique de circulation et de congestion des villes posées par les moyens de transports terrestres. Il pourrait également accélérer le déplacement zéro émission. Si le recours aux drones de livraison de marchandises est amené à se développer dans le monde, encore faut-il préciser les contours légaux de ce type d’opérations en France pour assurer son déploiement à l’échelle industrielle.