Au cours des derniers mois, les pouvoirs publics ont adopté une série de mesures en faveur du photovoltaïque en France. Dans un contexte de hausse des prix du gaz et de l’électricité, ces décisions devraient donner un véritable coup de fouet à cette énergie renouvelable…

 

Un regain d’intérêt pour le photovoltaïque

 « En quelques mois, la donne a profondément changé pour le photovoltaïque. Longtemps perçue comme écologique mais onéreuse, cette énergie est devenue compétitive sur le plan économique », souligne Richard Loyen, délégué général d’Enerplan, le syndicat des professionnels de l’énergie solaire. À l’origine de ce phénomène, tout d’abord, la baisse significative des prix des panneaux photovoltaïques, des prix divisés presque par 10 au cours de la dernière décennie. Second facteur : la flambée récente des coûts de l’énergie. En 2021, le prix de l’électricité pour les professionnels tournait autour de 40 à 50 euros le MW/h. Un an plus tard, le tarif s’est envolé, et dépasse désormais les 200 euros le MW/h, avec des pics jusqu’à 700 euros le MW/h ! Résultat, les entreprises redécouvrent les vertus du photovoltaïque, qui leur permet à la fois de consommer leur propre électricité et de revendre le surplus sur le réseau (l’électricité produite le week-end, par exemple).

 

De nouvelles mesures pour le solaire

Cette nouvelle donne est d’autant plus favorable au solaire que les pouvoirs publics, avant même le conflit en Ukraine, avaient adopté une série de dispositions destinées à stimuler son développement. La principale concerne l’obligation d’implanter des panneaux photovoltaïques sur tous les nouveaux bâtiments d’activité – tertiaire, ateliers, usines – à hauteur de 30 % minimum de la surface des toitures. Si une entreprise ne souhaite pas investir sur ses fonds propres, elle a la possibilité d’en confier la réalisation à un opérateur spécialisé. Ce dernier conviendra d’une rémunération en contrepartie de l’électricité produite et consommée sur site et revendra le surplus sur le réseau.

La deuxième grande mesure porte sur la simplification de la procédure de demande de subvention pour les installations de 100 kW/h à 500 kW/h. « Les entreprises n’ont plus qu’à formuler une demande de raccordement de leur installation photovoltaïque au réseau d’Enedis pour bénéficier automatiquement du cadre d’incitation tarifaire, explique Richard Loyen. Cela permet de garantir le montant du prix de vente de l’électricité, fixé en ce moment à 98 euros le MW/h, dans la limite de 1 100 heures. » Les entreprises disposent ainsi de bases fiables pour calculer le montant de leur investissement et son amortissement.

La troisième mesure favorable à l’énergie renouvelable en général, et au solaire en particulier, est le décret Éco Énergie Tertiaire1, qui impose à tous les propriétaires ou exploitants de bâtiments d’activité une réduction très importante de leur consommation énergétique à moyen terme : – 40 % d’ici à 2030, – 50 % d’ici à 2040 et – 60 % d’ici à 2050. Bien des solutions techniques peuvent y contribuer, comme l’isolation ou la pose de détecteurs de présence, mais il est clair que l’installation de panneaux photovoltaïques s’impose désormais comme une solution complémentaire. L’objectif des pouvoirs publics : faire en sorte que cette énergie, qui représente aujourd’hui 3 % du mix énergétique français, atteigne les 6 % à l’horizon 20282.

 

 

 

 

[1] Décret n° 2019-771 du 23 juillet 2019 relatif aux obligations d’actions de réduction de la consommation d’énergie finale dans des bâtiments à usage tertiaire

[2] Programmation pluriannuelle de l’énergie