Salon PRODURABLE – Industries : se transformer ou disparaître ? Relocalisation, décarbonation, digitalisation
Source d’emplois et innervant un écosystème de sous-traitants, le secteur industriel français est un catalyseur d’innovation dont la compétitivité dépend cependant de sa capacité à s’adapter et à se transformer pour faire face à des compétiteurs réagissant très vite aux bouleversements qui caractérisent la période actuelle.
Lors d’une table ronde des rendez-vous PRODURABLE le 14 septembre 2022, trois grands leviers de transformation du secteur ont été mis en avant : la relocalisation de la production, sa décarbonation et, enfin, la digitalisation de ses process.
Aux côtés de Nathalie Wright, Directrice Digital, IT et Développement Durable de Rexel, figuraient Marie Georges, Responsable des activités Sustainability pour la France et le Benelux d’Accenture, Pierre-André de Chalendar, coprésident de la Fabrique de l’industrie et président de Saint-Gobain, et Maud Tarnot, Directrice RSE France du groupe Holcim.
L’objectif majeur de la décarbonation
La décarbonation constitue le grand défi de notre décennie pour l’industrie. Elle suppose des process industriels innovants et constitue à ce titre un puissant facteur de hausse de la productivité et de baisse des coûts de production. Elle passe aussi par une efficacité énergétique renforcée et par un mix énergétique qui donne une plus grande part à l’électricité. Celle-ci doit être produite de manière décarbonée, et rester peu chère pour préserver la compétitivité du tissu industriel.
A court terme, faute d’une énergie décarbonée suffisamment abondante, le principal levier d’action repose sur l’amélioration de l’efficacité énergétique des sites de production. Il convient également d’agir sur l’ensemble de la chaîne de valeur, le « scope 3 », en impliquant fournisseurs, clients et bien sûr utilisateurs finaux qu’il faut accompagner pour favoriser des achats éco-responsables. Les objectifs net-zéro d’émissions de gaz à effet de serre (GES) sont également révélateurs de la volonté de beaucoup d’entreprises de viser à moyen terme la neutralité carbone en intégrant à leur démarche l’ensemble de leurs parties prenantes. Le soutien des pouvoirs publics est essentiel dans ce but, qu’il s’agisse de mettre en œuvre de nouvelles réglementations, des incitations financières ou de proposer des labels récompensant les comportements vertueux.
La responsabilité d’un distributeur comme Rexel vis-à-vis de ses clients et fournisseurs
« Une entreprise comme Rexel s’avère particulièrement bien positionnée pour participer à cette révolution industrielle d’un nouveau genre,» souligne Nathalie Wright. Elle propose en effet les équipements nécessaires à la transition énergétique sur l’ensemble de la chaine de valeur. « Pour cela, nous incitons nos fournisseurs à concevoir les produits les mieux adaptés à la transition énergétique, fabriqués selon des normes rigoureuses promues par le biais d’une ‘Charte Fournisseur Responsable’ qui permet [aux fournisseurs] d’agir plus rapidement sur leur propre scope 3, » ajoute Nathalie Wright.
En tant que distributeur présent sur l’ensemble du territoire, Rexel joue aussi un rôle important sur le terrain. Le Groupe s’efforce de sensibiliser ses clients industriels ou électriciens indépendants aux enjeux climatiques, prône les éco-gestes et propose des services « zéro carbone » pour réduire leur impact environnemental. Il s’agit là d’un point fondamental dans la stratégie de sobriété et de décarbonation des entreprises.
Le digital au service de l’éco-responsabilité
La connectivité grandissante des solutions va également offrir un usage optimisé des équipements installés et ainsi améliorer leur efficacité énergétique, tout en fournissant de l’information en temps réel pour mesurer leur impact environnemental. Pour Nathalie Wright, « c’est la mission assignée au Carbon Tracker de Rexel, dont la méthodologie a été validée par Bureau Veritas, et qui donne aux clients les informations nécessaires pour pouvoir se tourner vers les produits les plus éco-responsables ».
Pour les participants de la table ronde, les entreprises les plus avancées dans le cloud et la data seront les leaders de la décarbonation. En effet, disposer de données chiffrées sur l’impact environnemental des produits mais aussi sur le comportement des utilisateurs permet d’améliorer son offre. Il faut ainsi poursuivre le processus de digitalisation qui, s’il s’est imposé dans la vente, n’est pas achevé du côté de la fabrication des produits. Il convient donc que les industriels continuent d’investir pour progresser en la matière, tout en intégrant les enjeux ESG dans la transition digitale.
La localisation et la réindustrialisation au service de l’environnement
Les industriels ont tout à gagner de la localisation au plus près de leurs fournisseurs et clients de leur appareil de production. Cette proximité permet de raccourcir et simplifier les supply chains qui, tout en étant plus agiles, sont de fait moins exposées aux pays tiers, aux incidents logistiques, aux variations des coûts de transport, avec de surcroît un impact environnemental réduit. Ce qui est vrai pour l’industrie s’avère tout aussi pertinent pour d’autres secteurs d’activité, dont la distribution. Il faut savoir penser local : « Pour Rexel, l’innovation se joue ainsi au niveau des agences de distribution pour optimiser les stocks, favoriser une économie circulaire avec l’ensemble des acteurs économiques et associatifs locaux, » insiste Nathalie Wright.