De nouvelles sources d’énergie se profilent à l’horizon
Le phénomène d’ombre renferme la promesse d’une nouvelle source d’énergie, tel est, en tout cas, l’espoir d’une équipe de scientifiques de l’Université Nationale de Singapour qui a réussi à générer une énergie propre en utilisant le contraste entre les ombres et la lumière.
Appelé Shadow Effect Energy Generator (SEG, générateur d’énergie à effet d’ombre), le dispositif est constitué de plaquettes de silicone recouvertes d’une couche d’or ultrafine, fixées sur une base en plastique flexible. Comme dans les cellules photovoltaïques conventionnelles, la lumière qui éclaire la bande de silicone excite les électrons et produit un courant électrique grâce à la couche d’or. La tension de la partie éclairée de la surface recouverte d’or augmente par rapport à la partie du dispositif située à l’ombre, permettant aux électrons de passer de haute à basse tension. Cela génère suffisamment d’énergie pour faire fonctionner un petit objet électronique comme une montre digitale1. L’équipe pense qu’en dépit de ses limites de puissance actuelles, cette nouvelle technologie pourrait à terme être moins coûteuse à produire que les panneaux solaires conventionnels, pour une efficacité deux fois plus élevée2.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE)3, en 2018, 13,5 % de l’offre totale d’énergie mondiale de 14 282 Mtoe provenait de sources renouvelables : énergie hydraulique, éolienne, géothermique et marémotrice, solaire photovoltaïque et thermique, biocarburants et déchets urbains renouvelables.
Les innovations telles que le générateur d’énergie à effet d’ombre ou l’annonce par une équipe de chercheurs de l’Université de Tel Aviv de la découverte d’un moyen de générer de l’énergie à partir des plantes pourraient augmenter à l’avenir la part que prennent les énergies renouvelables dans la production mondiale.
Les chercheurs israéliens ont publié les résultats de leur étude dans la revue Energy & Environmental Science, plus tôt cette année. Ils montrent qu’en injectant une enzyme dans des algues microscopiques, elles deviennent capables de produire de l’hydrogène. Bien que l’application pratique de cette découverte ne soit pas envisageable avant plusieurs dizaines d’années, l’éventualité d’une énergie produite à base de plantes ouvre de nouvelles perspectives d’avenir4.
L’importance de ces recherches ne doit pas être sous-estimée.
Pour répondre à la demande croissante d’énergie et aux objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le Climat, un déploiement plus important des sources d’énergie renouvelables ainsi que l’amélioration de l’efficacité énergétique seront nécessaires. Selon un rapport spécial de l’AIE sur l’innovation dans le domaine des énergies propres, le succès reposera sur l’innovation et « les technologies qui ne sont pas encore arrivées sur le marché ». Dans son rapport, l’AIE affirme en effet que « sans une accélération majeure de l’innovation dans le domaine des énergies propres, les pays et les entreprises à travers le monde seront incapables de respecter leur engagement d’atteindre la neutralité carbone dans les prochaines décennies. »5
Dans cette perspective, le travail des chercheurs tels que ceux des universités d’Israël ou de Singapour n’est pas seulement encourageant mais crucial. Néanmoins, plus d’investissements ainsi qu’une évolution générale des réglementations seront nécessaires pour amener ces innovations sur le marché, assurant ainsi un avenir énergétique plus durable et plus sûr pour les générations à venir.
[1] https://www.sciencenews.org/article/new-device-can-produce-electricity-using-shadows
[2] https://www.ulyces.co/news/cet-appareil-genere-de-lelectricite-propre-a-partir-des-ombres/
[3] The IEA was established following the first oil crisis in 1974 to ensure the security of oil supplies for its member countries. Today the IEA plays a major role at the centre of the global energy debate and is a strong proponent of clean energy technology, including energy efficiency.
[4] https://phys.org/news/2020-06-israeli-scientists-energy.html