Le dialogue avec les populations et les communautés, levier central du développement social

Si le champ du développement social est investi tant par le secteur public que privé, c’est bien parce que l’émergence de solutions qui favorisent l’inclusion sociale des personnes vulnérables se nourrit de synergies émanant d’une multitude d’acteurs. Aux côtés des gouvernements, les populations locales, la société civile, le secteur privé, les communautés et les populations fragilisées elles-mêmes œuvrent de concert pour identifier, tester et pérenniser les solutions et les mesures les plus efficientes.

Que ce soit pour contribuer à l’insertion sociale de jeunes gens via l’entrepreneuriat ou repenser la mobilité dans une économie décarbonée, l’implication de multiples parties prenantes et la reconfiguration de leurs relations ouvrent de nouvelles voies vers une croissance économique pérenne. A la clé, des réponses concrètes à l’aspiration généralisée d’une meilleure qualité de vie.

 

Mutualiser les énergies : des communautés d’acteurs engagés et impliqués

 

Soutenir le développement des individualités à travers formation et entreprenariat

Dans cette perspective, rapprocher les citoyens de leurs représentants politiques représente une étape préalable. Acteurs du changement, les administrations publiques sont encouragées à rendre des comptes, à donner aux populations et aux citoyens une visibilité sur les initiatives qu’elles mènent. S’engager dans une conversation, un dialogue, s’impose comme un premier levier du développement social car cela amorce les futures actions à impact positif.

En plus des acteurs publics, des entreprises, soucieuses de faire évoluer favorablement la société, prennent également part à ces actions en facilitant la conversation entre les représentants politiques et les citoyens. Ce soutien prend la forme de projets, portés notamment par des fondations d’entreprise en France comme à l’étranger. A travers sa Plateforme de l’entrepreneuriat social, la Fondation Rexel accompagne les entrepreneurs dans des projets variés proposant des modèles en rupture avec les pratiques traditionnelles.

La Fondation Rexel et les collaborateurs du Groupe se sont ainsi mobilisés en Inde, notamment par le financement de programme, l’animation de formations et de sessions de sensibilisation sur des sujets de développement durable et de solutions énergétiques. L’objectif in fine est de participer à l’insertion sociale de jeunes issus de communautés frappées d’exclusion. En effet, 50 % des jeunes ne poursuivent pas leurs études après l’école secondaire dans les zones rurales indiennes. C’est de cette problématique qu’est né en 2018 le « Green Village » à Raipur, conçu pour faciliter leur insertion professionnelle. Pensé comme un soutien au programme gouvernemental Skill India, initié en 2015 et visant à faciliter l’accès des jeunes à des formations techniques courtes et professionnalisantes, le « Green Village », déployé aux côtés de l’association LP4Y (Life Project 4 Youth), repose sur une pédagogie innovante basée sur l’entrepreneuriat. L’objectif est d’aider les jeunes à réaliser leurs projets de vie et à les connecter au monde du travail grâce à un réseau de partenaires et d’acteurs locaux.

 

 

Plus concrètement, le projet a pour mission de former sur trois ans (de 2018 à 2021) 720 jeunes participants à la création de 18 micro-entreprises au service de la communauté. Une mobilisation qui leur permet de développer leur savoir-faire professionnel, notamment dans le domaine des énergies renouvelables et du développement durable, mais aussi leur esprit entrepreneurial. C’est aussi pour eux l’occasion d’aiguiser leurs compétences telles que le travail d’équipe, l’anglais et l’informatique.

Depuis 2018, 398 jeunes ont bénéficié du projet et 3 200 personnes en ont été positivement impactées. Des premiers résultats encourageants qui ouvrent à de nouvelles initiatives, puisque 15 jeunes adultes de 17 à 24 ans intègrent ce projet régulièrement pour suivre un programme résidentiel basé sur l’apprentissage par l’expérience via le management de micro-activités économiques.

 

 

Soutenir l’émergence de solutions à impact positif 

D’autres partenariats ont également vu le jour, misant sur la force du collectif et des pouvoirs publics pour servir le développement social. La Fondation Solar Impulse et la Fondation Michelin se sont à ce titre rapprochées afin de trouver ensemble des moyens pour accélérer la transition vers une économie plus durable et neutre en carbone. Ils ont ainsi lancé « 1 000 solutions pour changer le monde », un programme qui vise à faire rimer écologie avec économie. Les innovateurs soumettent leurs solutions et doivent ensuite suivre un processus d’évaluation réalisé par un groupe d’experts indépendants. Après étude puis sélection, ces solutions, présentées aux grandes instances décisionnaires mondiales, recevront le label « Solar Impulse Efficient Solution ». Ce label est conçu pour mettre en lumière les solutions existantes qui sont à la fois propres et rentables, et qui ont un impact positif sur la qualité de vie.

L’initiative s’inscrit plus largement dans les projets de l’Alliance mondiale, créée en 2017 et pilotée par la Fondation Solar Impulse, en association avec l’ADEME, et le ministère de la Transition écologique et solidaire pour le développement de solutions efficientes. 

 

Favoriser le développement de modèles duplicables et efficients 

 

Le terrain du développement social n’a pas de frontières et ne cesse de donner de nouvelles idées aux acteurs qui façonnent des modèles reproductibles efficients. C’est le sens du partenariat noué entre la Fondation Michelin et l’Institut de Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI). L’objectif ? Repenser la mobilité dans une économie décarbonée et résiliente en conciliant les points de vue multiples des parties prenantes sur un tel sujet. Pour cela, les deux structures s’attachent à développer et appliquer dans plusieurs pays une approche innovante dans la conception de nouveaux scénarios. Elles souhaitent ainsi contribuer à relever l’ambition des stratégies nationales relatives au transport en identifiant les transformations physiques nécessaires pour accélérer la transition vers la neutralité carbone. Pour mener à bien ce projet, quatre équipes internationales ont été créées au Japon, au Mexique, au Royaume-Uni et en France.

Le projet Trajectoires de décarbonation de la mobilité (DDP Transport, pour Deep Decarbonization Pathways), en cours depuis 2017 et mené par l’IDDRI, vise par exemple à appliquer les principes méthodologiques développés dans le cadre de cette initiative au domaine des transports. Plus spécifiquement, il s’agit de montrer en quoi les transformations du secteur modifient concrètement le temps, la distance et le budget dédiés à la mobilité. En effet, alors que le transport représentait en 2019 24 % des émissions polluantes mondiales liées à l’énergie, la synchronisation des plans nationaux, des feuilles de route sectorielles mondiales et des stratégies du secteur privé est essentielle. Les analyses développées dans le cadre de cette initiative étayent les échanges avec les experts et décideurs du secteur, et mettent en évidence les leviers à actionner dans le cadre de politiques locales visant à réduire ces émissions.

Le transport de passagers a par exemple constitué l’un des objets d’étude de l’initiative DDP Transport. En 2017, les équipes de recherche internationales ont initié des travaux destinés à analyser les leviers de décarbonation dans ce domaine. Ils ont à ce titre élaboré une méthodologie innovante pour développer des trajectoires de décarbonation profonde à 2050, en cohérence avec les objectifs de développement durable nationaux et l’accord de Paris. Le fruit de ce travail a ainsi été appliqué dans les pays pilotes de cette recherche mais a également été mis à disposition de cinq autres initiatives internationales pour informer les décideurs sur certains aspects de la transition durable du secteur du transport de passagers : analyser la mobilité durable pour comprendre les moteurs de la transformation, évaluer la réduction des émissions et proposer des clés et des indicateurs liés au transport, comparer les scénarios et les stratégies à long terme, etc. Pour faciliter sa duplication, une boîte à outils (DDP tool) a été créée en vue de contribuer à limiter le réchauffement climatique de la planète et soutenir un dialogue inclusif entre les pays, les villes, les régions, les entreprises, les citoyens et les experts. Elle sert enfin à la définition d’objectifs pertinents et réalisables en matière de réduction d’émissions et à la mise en place de stratégies associées.

 

 

Soutenus par l’esprit du collectif et un dialogue constant avec les communautés, les acteurs du développement social parviennent ainsi à faire émerger des méthodologies pour dynamiser les relations entre habitants, instances politiques et acteurs privés.

Voir aussi : Les projets d’innovation sociale de la Fondation Rexel