L’usage du BIM pour optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments

Les enjeux actuels de transformation numérique et de transition énergétique impactent profondément le secteur du bâtiment, qui fait face à d’importantes mutations. Une solution semble avoir été trouvée pour répondre à ces deux défis : le BIM, pour Building Information Modeling.

Le « Building Information Modeling », une méthodologie amenée à se généraliser dans les prochaines années 

Avant d’indiquer en quoi le BIM a la capacité de révolutionner la consommation énergétique de nos infrastructures, commençons par un constat : le BIM est amené à prendre de l’ampleur au cours de la prochaine décennie, aussi bien dans les marchés de la construction que de la rénovation de bâtiments.

Qu’est-ce que le BIM ? Il s’agit d’un outil permettant de représenter numériquement un bâtiment et toutes ses caractéristiques. Plus qu’un outil, c’est une méthodologie collaborative qui réunit tous les corps de métier qui travaillent sur un bâtiment, de sa conception à sa réalisation. Véritable avatar numérique du bâtiment physique, sa plus-value par rapport aux logiciels d’architecture classiques réside dans sa dynamique de changements en temps réel. Elle est en effet alimentée par toutes les données relatives au bâtiment : équipements, mobiliers et objets connectés.

Aujourd’hui, le BIM enregistre une croissance de l’ordre de 10 à 15% par an en France[1], et un taux d’adoption de plus de 35% auprès des entreprises. Une tendance dynamisée par la commande publique : 66% des projets BIM sont lancés par les collectivités territoriales, 19,5 % par l’Etat et 9% par les bailleurs sociaux. Des chiffres qui témoignent d’une volonté de l’Etat de promouvoir cette méthodologie collaborative. Un plan de financement destiné à encourager les professionnels à adopter la maquette numérique avait d’ailleurs été lancé en 2014 par le ministère du Logement.

BIM et efficacité énergétique

Comment le BIM nous permet-il de gagner en efficacité énergétique ?

Analyse des matériaux, simulations thermiques, maintenance des équipements… De la conception jusqu’à l’entretien d’un bâtiment, l’avatar numérique permet de mesurer précisément ses performances thermiques et énergétiques. Il offre une vision fidèle du bâtiment et de l’ensemble de ses composants techniques, à chaque corps de métier. Le BIM s’impose donc comme un outil précieux d’aide à la conception et à la décision, pour limiter l’empreinte écologique de nos bâtiments.

L’émergence des bâtiments connectés vient renforcer d’autant plus la pertinence de cette méthodologie. En effet, les données transmises par les différents capteurs d’un Smart Building permettent d’avoir une vision encore plus précise du cycle de vie d’un bâtiment. A l’instar de l’industrie 4.0, les bâtiments résidentiels et tertiaires deviennent eux aussi connectés, ouvrant la voie à une meilleure anticipation, voire prédiction des diverses maintenances à effectuer (chaudière, éclairage, ascenseur…).

Du BIM au CIM ?

L’émergence du BIM dans les nouvelles constructions et chantiers de rénovation laisse donc présager un futur plus propre et écologique pour nos bâtiments. Une nécessité lorsque l’on sait que nos villes sont amenées à être de plus en plus peuplées, avec 70% de la population mondiale qui devrait vivre en milieu urbain d’ici à 2050.

Pour aller encore plus loin, le concept de BIM s’élargit à l’échelle de la ville avec l’émergence du CIM, pour City Information Modeling. La modélisation numérique des villes, faite à partir de celle des bâtiments et autres technologies telles que les Smart Grids, pourrait permettre de passer à un niveau supérieur dans la limitation de notre empreinte écologique. Alors que le concept de Smart City gagne du terrain, le CIM ouvre de nouvelles perspectives aux aménageurs et urbanistes, en leur offrant une vision globale d’un quartier ou d’une ville, pour être en mesure de construire plus intelligemment et efficacement.


[1] Source chiffres : CNOA (conseil national de l’ordre des architectes)